A Eymet, quelques noms de rues qui éveillent la curiosité...
Rue de l’Engin : C’est probablement celle qui intrigue le plus les visiteurs et encore quelques eymétois. Durant la guerre de Cent ans, le Duc d’Anjou, frère du roi Charles V, aidé de Duguesclin, entreprit la reconquête de la Guyenne, et mit le siège devant Bergerac dès le 22 août 1377. Quelques difficultés survinrent, et Jean de Bueilh, accompagné de quelques gens d’armes, fut envoyé à la Réole quérir un engin de guerre appelé « truie ». Cet engin n’était pas une catapulte, mais plutôt une sorte de bélier monté sur roues, protégé par une carapace en bois et en métal destinée à abriter les hommes qui s’en servaient pour enfoncer les portes. Les troupes anglaises commandées par Thomas Felton, averties de cette mission, tentèrent de s’opposer à l’acheminement de cet engin. Les troupes anglaises furent défaites et la truie, fut démontée et transportée sur chariots attelés de bœufs. Elle traversa la ville, depuis la Porte de l’Engin, jusqu’à la Porte du château. C’est depuis lors que cette rue porte le nom de rue de l’Engin.
Rue Portanel : On devrait l’appeler rue du Pourtanel, du nom de la petite porte qui, au Moyen-Âge, permettait à travers les murs d’enceinte de la ville, par la chaussée du moulin, d’accéder au moulin du seigneur. (C’est le moulin actuel dont les bases remontent au XIIIème siècle).
Rue Lakanal : Du nom du singulier conventionnel qui a voulu canaliser le Dropt dès 1792.
Rue du Temple : Tout simplement parce qu’il y a encore le Temple où la Religion Réformée était pratiquée. Ce fut l’un des plus anciens temples érigé en France, mais il fut démoli par ordonnance royale du 19 septembre 1671, et reconstruit par ordonnance impériale en 1807.
Rue du Tibre : Le fameux affluent du Dropt y coulait autrefois, et ce fut Lakanal qui dévia son cours.
Rue de la Sole : C’est la voie qui était utilisée par les eymétois de la bastide pour se rendre à leurs potagers localisés non loin des murs d’enceinte de la ville.
Rue du Loup : La légende veut qu’un loup y fût traqué et tué, et que sa tête fût longtemps encastrée dans la façade d’une des maisons.
Rue du Couvent : C’est celle du couvent des religieuses de Sainte Marthe.